Les médias en France sont-ils vraiment libre ? « Osons Causer » en cause.
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Pourquoi 10 milliardaires contrôlent notre information ?
« Pourquoi faire une civilisation, si les personnes qui la constitue ne voient aucun intérêt à être un minimum civilisé »
Par Bobcat Goldthwait
« Les points sur les i » sont mis au sujet de l’évolution de notre environnement médiatique et de notre civilisation dans « God Bless America » de Bobcat Goldthwait
LA PUB NE SIFFLERA PAS TROIS FOIS !
Petite histoire d’une pub retoquée grâce aux réseaux sociaux.
L’humour possède des limites que la récente actualité terroriste réhabilite.
Voici donc un conte défait !
Oh! Joie…
La chaîne de magasin Monoprix a depuis quatre ans choisi de miser sur la joie et l’humour. Des emballages colorés. Des jeux de mots parfois bien sentis.
Le tube de mayonnaise est orné d’un » Tous en mayo » (tous en maillot) .
Côté fromage, sur le packaging, on peut lire : » Emmental Français râpé, il est sympa mais il est gratiné… ». On se marre entre deux emplettes.
Il est vrai que faire des jeux de mots avec l’esprit « Carambar » peut entraîner des effusions de sourire. Qui s’en plaindra ?
Oh! Là là…
La joie peut faciliter la décision d’achat. Oublier la contrainte des courses, on est entouré de musique joyeuse et de calembours frais. Parce que pour l’ambiance sonore, Monoprix veille aussi à privilégier Henri Salvador et des ritournelles douces où l’on reprend quelques airs connus en mode tranquille. Mais jusqu’où? Jusqu’où ne pas aller trop loin ?
Au secours
Paris face au terrorisme, 130 morts. Pendant ce temps, chez Monoprix, il faut bien aller dans le sens de la vie et tant mieux mais…Les fêtes arrivent. Dans la bande promo qui est diffusée en magasin, il est question du service traiteur. En parler au client mais de façon décalée et amusante, tel est l’objectif du spot qui passe en boucle. Comment capter l’attention du consommateur si sollicité ? Avec une petite phrase. Cette phrase dit sur un ton de science-fiction : » Mangeons jusqu’à en exploser » !
Kamikaze de la bouffe ?
Aussi incroyable que cela puisse paraître, une enseigne laisse filtrer un slogan comme » Mangeons jusqu’à en exploser » alors même que des kamikazes se sont fait exploser dans les rues de Paris et près du Stade de France !
Certains clients s’en émeuvent. Ils sont agacés d’entendre cette injonction en faveur de l’explosion individuelle par surplus d’alimentation. L’un d’eux interpelle Monoprix sur Twitter. Monoprix réagit ! Après avoir localisé les magasins où de telles phrases explosives sont distillées par « la radio monop » la marque réplique : » Bonjour, nous vous remercions pour ces précisions. Les communications vont être arrêtées. A bientôt »
Une morale à cette fable de la pub moderne
Ce que la publicitaire imagine, la réalité peut le dévier.
Après une catastrophe aérienne, les radios ont coutume de s’interdire certaines chansons parmi lesquelles « comme un avion sans ailes » ; les titres du groupe Les Avions et « Tombé du ciel »…
Après un attentat, les marques doivent se surveiller de près. Éviter les formules magiques qui rappellent trop l’actualité. Par exemple vendre la salade de roquette en écrivant « vous avez envie de faire sauter la roquette ? ».
État d’urgence oblige, Gilette ne pourrait pas se permettre « si vous ne voulez pas avoir l’air d’un barbu, rasez-vous ! ».
Heureusement, la loi du marché doit encore marcher avec la loi de l’éthique !
Économiquement correct ? Non, humainement nécessaire !
PRAY FOR …
Souvenir authentique: « Flashback »
Au soir du 11 septembre 2001, je travaillais po
ur une radio d’infos en continu qui n’était pas France Info (encore une fois, nous ne mentionnons pas le nom de la radio car guerre ou pas guerre, le risque de procès nous piquerait du fric que nous n’avons pas).
Ce 11 septembre dans cette radio, donc, la directrice de la rédaction a sabré le champagne. Oui, elle a sabré le champagne parce que « l’on avait eu une bonne actualité et que la rédaction avait bien travaillé ». Je m’honore d’avoir refusé le champagne, mais d’autres ont consommé les bulles. Aujourd’hui ils pleurent à longueur d’antenne.
A l’époque cette bande de pigistes assermentés se disait « c’est l’Amérique, ce n’est pas possible en France »
Chronologie authentique
Entre le 7 janvier 2015 et le 13 novembre 2015 ; une policière est tuée à Montrouge, 4 personnes sont assassinées dans un supermarché, 3 militaires sont agressés au couteau, une jeune femme est tuée dans sa voiture par un homme qui voulait faire « sauter » des églises, un homme est décapité, un officier militaire a échappé à une décapitation, un attentat contre le Thalys est déjoué, un projet d’attentat est avorté à Toulon…Et pourtant !
Pourtant les médias comme les politiques semblent perdus. Lors de la soirée du vendredi 13 novembre alors que le bilan s’alourdissait, les journalistes hésitaient :
Raconter ce qui se déroulait ou être déjà dans l’analyse. Le temps médiatique est dépassé par les réseaux sociaux et surtout, aucun des intervenants médiatiques professionnels n’est préparé. Préparé à être dans une France en guerre. Lundi 16 novembre, le décor avait changé. Les frappes françaises en Syrie se retrouvent à la une. Les perquisitions se multiplient. De la propagande et de la « com gouvernementale » ? Peut-être, mais c’est bien cela l’état d’urgence et la guerre. La propagande reprend son sens initial. Celui de « propagare » : « propager, répandre comme un liquide ». Propager ce qui peut être utile et qui ne menace pas les opérations de riposte.
Les politiques eux hésitent. Être dans l’hommage et le recueillement aux victimes ne suffit pas. Cela n’est pas efficace en matière de « bruits médiatiques ». Alors, quelques opinions sont exprimées. L’histoire se chargera de les démentir ou en tous cas de les relativiser.
On n’y croit pas
Le pays est dans un tel état d’incompréhension, de sidération que le service public de l’audiovisuel – qui est quand même un support de communication étatique- va confier à l’amuseur en chef Laurent Ruquier le soin d’organiser la grande soirée de rassemblement télévisuel. Est-ce qu’il suffit de changer le « On n’est pas couché » par le « On est solidaire » pour conforter le civisme collectif ? Est-ce que l’émotion sincère des vedettes de ce show a un sens ? Est-ce qu’il ne fallait pas avoir l’humilité du silence ? Est-ce qu’un « Requiem » de Mozart ou d’autres n’aurait pas été plus adapté ? Pour l’audience, ce n’est pas efficace mais le maître de jeu des « Grosses têtes » de RTL est-il légitime pour sonner l’heure du rassemblement ?
D’ailleurs ce rassemblement n’a pas vraiment lieu. On s’interroge sur ce drapeau bleu blanc rouge qui est remis au goût du jour par Facebook. Des cons «s’amusent » à semer la panique place de la République en lançant des pétards. Une vidéo qui affirme que ces attentats de Paris sont en fait un complot des Illuminati totalise plus de 208 likes sur Facebook. Et, sur Twitter, arrive en deuxième position le hashtag #PrayForSyria qui vise à prier pour « les innocentes victimes des bombardements français ».
Vivre pour des idées d’accord mais pas de mort rapide
En avril 2015 quand les islamistes de Al-Shabbaab tuent 148 personnes sur un campus universitaire du Kenya, on pouvait avoir l’impression que « c’était loin, c’était l’Afrique »…Plus de 130 morts à Paris, 7 mois plus tard !
C’est tellement difficile à imaginer, ce que cela signifie plus de 130 morts (familles endeuillées, flot de paperasseries administratives, absences irremplaçables) que l’on cherche des explications.
C’est un complot ? Oui, quelques théories bien ficelées circulent. Mais, en fait, il n’y a pas de complot « secret ». Malheureusement, les infos sont accessibles. D’abord, on trouve facilement sur Google le magazine en français de Daech. Ensuite, la mondialisation a gagné son pari, être capable de tout transformer en « World Company ». Il y a Starbucks, il y a Mac Do, il y a des chagrins collectifs et des marques de terrorismes. Daech est la nouvelle « World Compagny » du terrorisme.
La marque « Al-Quaïda » est en perte de vitesse face au public potentiel de terroristes. Parce que son terrain d’action est plus flou, que la Syrie et l’Irak deviennent des laboratoires fantasmés du « merveilleux Califat islamique ». Comme dans le marketing, Daech peut proposer une « expérience clients » à ses affidés.
Le capitalisme a donc réussi à exporter aussi bien des smartphones que des modes opératoires de propagation des idéologies terroristes.
Le capitalisme a échoué. Il ne soude aucunement le genre humain. Il cherche à détruire la notion de classes sociales. Il récolte en retour la libéralisation des idéologies facilement consommables : je tue les méchants, je lave ma frustration et je gagne le salut éternel. C’est réducteur ? C’est trop simpliste ? Pas plus que de dire aux homo économicus que nous sommes, que sans le nouvel IPhone 6, le bonheur nous échappe.
Aux victimes de toutes les barbaries, toutes nos pensées:
« Pray for … »
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Et pour vous, les journalistes tous vendus ?
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